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Editions PARIGRAMME
Souvenirs de Paris


Certains ont accroché la lumière d'une époque, d'autres ses ombres puis ils ont disparu.
Que reste-t-il des hauts lieux parisiens quand le manteau de la banalité les a recouverts ?
Rien ou bien peu, sinon quelques évocations littéraires ou historiques... et une adresse.

C'est ainsi que nous nous retrouvons aujourd'hui devant une agence bancaire en songeant
aux amours tumultueuses de Verlaine et Rimbaud, en face d'un magasin de souvenirs à guetter
la silhouette chapeautée d'Aristide Bruant, le nez collé à la vitrine d'une antenne Pôle emploi pour
nous assurer que Maurice Chevalier, Edith Piaf, Fernandel, Bourvil et Charles Ttrenet ne sont
pas de passage. D'un haut lieu à l'autre, c'est le privilège de Paris : on n'est jamais seul très longtemps !


Ce livre est disponible dans la plupart des bonnes librairies de France
et également disponible auprès de l'Editeur, en bas de page.


Some hung the light of day, other then its shadows they disappeared.
What is left for Paris attractions when the coat has covered the banality?
Little or nothing, except some literary or historical evocations ... and address.

Thus we find ourselves today in a bank thinking
raging love of Verlaine and Rimbaud, in front of a souvenir shop to watch
silhouette headed Aristide Bruant, nose pressed to the window of a pole antenna for use
ensure that Maurice Chevalier, Edith Piaf, Fernandel Bourvil and Charles are Ttrenet
no passage. On top place to another, it is the privilege of Paris: one is never alone for long!



ATTENTION - CES PHOTOS SONT SOUS COPYRIGHTS RESPECTIFS A LEURS AUTEURS.
CES PHOTOS SONT TOTALEMENT INTERDITES A LA VENTE ET N'ONT AUCUN LIEN
COMMUN AVEC MES PHOTOS GRATUITES. ELLES SONT ICI UNIQUEMENT POUR PRESENTER
LE TALENT DE LA (DES) PERSONNE (S) AU MONDE A LA FACON D'UNE ENCYCLOPEDIE.




LA PRISON DU CHERCHE-MIDI vers 1930
38, rue du Cherche-Midi et Boulevard Raspail, 6ème

Pour autant qu'on puisse dire qu'une prison ouvre ses portes, c'est en 1853 que celle du Cherche-Midi entrebaîlle
les siennes pour vite les refermer sur ses premiers écroués. Le détenu le plus célèbre de ce centre de réclusion militaire sera le capitaine Dreyfus, incarcéré le 15 octobre 1894 avant d'être condamné au bagne en décembre
par le conseil de guerre.
En 1940, la prison du Cherche-Midi est évacuée deux jours avant l'arrivée des troupes allemandes et ses détenus sont transférés au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) puis à la prison de Mauzac (Dordogne). L'occupant prend possession des lieux et en fait rapidement usage pour y enfermer des résistants français. Parmis eux, Honoré d'Estienne d'Orves, officier de marine qui a refusé l'armistice et rejoint les Forces Françaises libres à Londres.
Arrêté le 22 janvier 1941 au cours d'une mission en France, il est incarcéré plusieurs mois au Cherche-Midi puis
fusillé au Mont-Valérien, le 29 août. La veille, Estienne d'Orves écrit à sa soeur :



Actuellement à la place de la prison du Cherche-Midi


"Sachez que je suis parfaitement calme. Mes deux camarades et moi passons la soirée à parler tranquillement,
à blaguer même, et j'ai du mal à obtenir le silence pour pouvoir t'écrire. Excuse donc cette lettre décousue. Tout
ceci te montre notre sérénité. J'espère que nous ne nous en départirons pas demain matin. Que personne ne
songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France. Dites bien à tous que
je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j'espère que mon sacrifice lui servira. Je vous embrasse tous
avec mon infinie tendresse."
A la libération de Paris, des prisonniers de guerre allemands succèdent aux hommes et aux femmes de la
Résistance dans les cellules du Cherche-Midi. Démilitarisée en décembre 1947, la maison d'arrêt est fermée
en mars 1950 et détruite en 1966. Elle est remplacée en 1970 par la Maison des Sciences de l'Homme.




L'ANCIEN HOTEL-DIEU vers 1860
Actuel Square Charlemagne, parvis de Notre-Dame, 4ème


L'Hôtel-Dieu est fondé au VIIème siècle par l'évêque Saint Landry. C'est le premier hôpital de Paris et, jusqu'à
la renaissance, le seul. Reconstruit en même temps qu'on bâtit Notre-Dame, il accueille - plus qu'il ne soigne
- les malades, bien sûr, mai aussi de simples mendiants ou même des pélerins.
Au XVIème siècle, cette oeuvre charitable passe de la tutelle de l'Eglise à celle de l'Etat. L'Hôtel-Dieu s'aggrandit
au XVIIème siècle pour faire face à l'afflux des demandes, alors même que les porteurs de maladies contagieuses
- ou du moins ceux qu'on repère comme tels - sont envoyés dans d'autres institutions comme l'hôpital Saint-Louis, hors les murs. Cependant, on meurt encore beaucoup à l'Hôtel-Dieu, deux ou trois fois plus qu'à l'hôpital de Lyon
par exemple. L'image évocatrice du malade, du mourant et du mort partageant le même lit n'est guère éloignée
de la réalité.
Ravagé à plusieurs reprises par le feu, l'hôpital est inlassablement relevé de ses ruines calcinées. Ce n'est qu'à
la fin du XVIIIème siècle, et surtout du XIXème siècle, que l'exercice véritable de la médecine prend ses droits.
Il demeure toutefois entravé par des bâtiments vétustes qui ne se prêtent pas plus aux soins qu'à l'application
des règles d'hygiènes.





ACTUELLEMENT A LA PLACE DE L'HOTEL-DIEU

La reconstruction s'impose ; Haussmann s'en charge à partir de 1866 en transférant le vieil hôpital de l'autre
côté du parvis. C'est avec une jubilation non dissimulée que le préfet rase "l'amas ignoble de tapis francs",
c'est-à-dire de tavernes et de bordels, au nord de la Cité. Ce faisant, c'est le Vieux Paris qu'il liquide, et le
côtoiement multiséculaire de la mort et du sexe de part et d'autre de la cathédrale.




LA PISCINE DELIGNY en 1954.
Quai Anatole-France, 7ème
Photographie de Janice Niepce.


La piscine Deligny flotte sur la Seine, pratiquement au pied de l'Assemblée Nationale. Elle est l'héritière d'un établissement de bains fondé en 1785 et de l'école de natation ouverte par le maître-nageur Deligny en 1801.
Les premiers championnats de France sur 100 mètres s'y déroulent en 1899.




Actuellement à la place de la picine Deligny

Au XXème siècle, on nage toujours à Deligny, mais dès les premiers rayons de soleil, on y bronze encore plus volontiers, on y prend un verre, on y joue au ping-pong, on s'y montre, on y drague... Gabriel Matzneff (cabine 41)
tient dans ses Carnets noirs le décompte des naïades qu'il a pu y séduire, tandis que Régine Deforges assure y préférer la compagnie d'un livre à celle des jeunes gens empressés.
Les premiers seins nus font leur apparition au début des années 1970, provoquant les protestations d'un député ulcéré... sans beaucoup d'effet. Cette âe vertueuse verra-t-elle dans le naufrage du bassin un châtiment
sanctionnant d'autres perditions ? Le 8 juillet 1993, la rupture d'un caisson de flottaison fait sombrer la piscine irrémédiablement.




SOUVENIRS DE PARIS - Hauts lieux disparus
16,5 x 24 cm - 144 pages - 12,90 euros
Date de parution : 03/10/2013
ISBN 978-2-84096-876-4

Editions Parigramme
131 boulevard de Sébastopol - 75002 Paris - 01 44 83 89 29


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